La psychiatrie brésilienne a été influencée par la psychiatrie européenne, tout d’abord par la psychiatrie française (Pinel et Esquirol) sur laquelle s’est appuyé Teixeira Brandão (1854 – 1921) qui se nommait lui même « le Pinel brésilien ». Il avait voyagé à travers l’Europe à la fin de ses études et rencontré Pinel . Le terme « un pinel » est passé dans le langage populaire brésilien pour désigner « un fou ».
Puis avec Juliano Moreira (1873 – 1933) le modèle allemand est devenu prépondérant avec l’introduction des idées de Kraepelin. On passe alors d’une orientation française à une orientation allemande
Juliano Moreira était médecin à Salvador de Bahia, souffrant de la tuberculose
Il passe 3 ans en Europe, à Munich.
En 1903 il est nommé directeur de l’hôpital national des aliénés.
A la fin du XX ème siècle les expériences de Basaglia en Italie ont conditionné la désinstitutionalisation.
L’hospice Dom pedro II - La Santa Casa da Miséricordia
En 1841 sous l’influence de Cruz Jobim, l’empereur fonde l’hospice Dom Pedro II administré par la Santa Casa da Miséricordia . C’est ici, dans ce lieu d’accueil pour « les fous » qu’a commencé l’histoire de la psychiatrie brésilienne.
Inauguré en 1852 c’était le plus beau bâtiment de toute l’Amérique latine. Il est situé
praia vermelha dans une somptueuse demeure.
Ancien hospice Pedro II, aujour'hui occupé par l'Université de l' UFRJ
En 1890, l' Hospice de Pedro II a été détaché de la Santa Casa da Miséricordia et devient l’hospice national des aliénés. Il reçoit de plus en plus de patients, et peu à peu les conditions d’accueil se dégradent.
En 1944 les patients sont transférés de la praia vermelha vers un nouvel hospice construit à Engenho de dentro dan la
zone nord de Rio.
Les différentes réformes
La loi 2312 du 3/09/ 1954 établit les normes générales sur la défense et la protection de la santé
Le traitement et la protection du malade mental se feront en institution hospitalière avec extension de l’assistance à la famille du patient.
La loi 10216 du 6/ 04/ 2001 présentée par le député Paulo Delgado, traite des droits et de la protection des patients atteints de troubles mentaux…excluant toute forme de ségrégation. Elle vise à supprimer les « manicômios » des lieux de soin..
Le projet est « soigner oui…exclure non » La réforme psychiatrique doit apporter aux patients l’accès, la qualité, l ‘humanisation et l’assistance sociale.
Cette loi fantastique dans les textes est en fait inapplicable.
Quelques données actuelles
- 23% des personnes sans domicile fixe présentent des troubles mentaux (1/4)
on retrouve à peu près les mêmes structures alternatives qu’en France :
Les CAMPS sont des structures à peu près similaire aux CATTP
Les structures ambulaloires (psychiatrie générale et spécialisée) à peu près similaires aux CMP
- L’association brésilienne de psy montre que 33% des demandes des patients peuvent obtenir une réponse favorable en moins de 30 jours
- L’Investissement en santé mentale représente 5.8% du budget du ministère
- Le salaire d’un psychiatre publique : 1500 reais pour 24h hebdo
il y a un concours publique : salaire de base 630RS mensuel
Il est porté à 11000RS pour 40h hebo dans certaines petites villes à l’intérieur de l’état
- Les internements se font comme en France :
"internação voluntaria" qui correspond au placement libre
"internação involuntaria" qui correspond au placement sur demande d'un tiers
"a internação compulsoria de doente mental" correspondant au PO avec comme effet pervers quand les patients ne trouvent pas de place pour une
hospitalisation….l’hospitalisation peut se faire par le biais du PO
- En ce qui concerne le découpage et la sectorisation, l’état de Rio de Janeiro est divisé en 5 pôles :
1 pôle comprend : 1 service d’urgence
: des lits d’hospitalisation
Dans la zone sud il y a - L’hôpital Pinel et l’Institut Nise de Silveira pour les lits d’hospitalisation
- L’hôpital Juliano Moreira pour le service d’urgence
En cas de nécessité d’hospitalisation ou d’orientation, on s’adresse aux urgences publiques. Ces services d’urgence fonctionnent un peu comme le CPOA à Paris mais il en existe un sur chaque pôle
Le CAPS est le centre de référence pour l’hospitalisation
Le service d’urgence demande parfois l’aide du CAPS pour évaluer l’urgence
Dans le secteur on a
1 CAPS qui devait à l’origine couvrir 200 000 ha
Dans la réalité : 1million 500 000 ha par CAPS
1 psychiatre pour 1 500 000ha